Episode 21 - A la Folie !

Vingt-et-unième question : Qui vous a donné cet ordre ?
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Episode 21 - A la Folie !

--Quelque part dans Paris, le même soir.--
“- Bon, alors ?
“- Rien de nouveau, chef. Elle est toujours en route vers la Folie-Couvrechef, au nord de Caen. Ses lunettes activées.
“- Et le drone ?
“- Il est en place, chef, assura l’agent Soulage.
“- Sauf que, une fois rendue ‘chez sa mère’, dans son foutu quartier qu’elle a bourré de brouillages, même le drone ne nous servira de rien.
“- Ben… Si, quand même, chef, avança l’agent high-tech.
“- Ah vouiche ? Et en quoi, agent Bidulage-de-foire ? A moins que ce ne soit, agent Bidule-de-foirage ? Je l’avoue : je m’y perds, moi aussi”, persiffla le cadre supérieur, constant dans le dédain, car agacé d’être éparpillé à force de tenter de suivre la progression de chacun de ses agents de la Sûreté, mobilisés depuis le matin, pour la traque du Major Zounia Ben Lemna.
Le subordonné prit une profonde inspiration pour tenter de répondre à son supérieur, avec autant de calme et d’assurance que possible  :
“- Déjà, le drone couvre une large zone. En outre, il peut zoomer jusqu’à un poil de c…, nuque. Et puis, le brouillage n’empêche pas la géothermie. On ne peut plus l’entendre, ni la suivre dans le darknet, mais on pourra toujours savoir où elle est physiquement, chef.”

Le cyber-agent devait maintenant faire part à son supérieur d’une nouvelle donnée dans le dispositif engagé pour la traque de Zounia Ben Lemna.
“- D’autre part, chef, commença-t-il en contenant sa fébrilité, une escouade BRI est à présent déployée autour de l’espace virtuel où le major Ben Lemna à disparu.
“- Quoi ?! tempêta l’officier de la Sûreté. Qui vous en a donné l’ordre ?”
“- Le ministre de l’Intérieur lui-même, monsieur. Via notre Direction. En votre absence, il a jugé bon de prendre les devants, expliqua l’agent contrit. Notre escouade BRI est dans la salle n°6, monsieur. Cinq hommes équipés, en faction dans le darknet. Ils se tiennent, trois autour, et deux dans l’enceinte de la boutique. Ils agissent en coordination avec la BAC de Caen, qui demeure, elle, en stand-by opérationnel, sur le terrain.
“- Super !! s’exclama, avec une forte charge d’ironie, le cadre supérieur excédé.”

***

--Caen, La Folie-Couvrechef, à l‘angle de Montgomery et Niémen. 19h30.--
Zounia tapa le code idoine et attendit la réponse de sa mère. Elle patientait au bas de l’immeuble, situé dans le quartier, à peu près neuf encore, de la Folie-Couvrechef, à Caen.
A l'époque, fraîchement diplômée de l'Ecole de Police, la jeune femme avait pu obtenir, pour sa Chérie Mère, un appartement plutôt confortable. Bien plus confortable (surtout en termes de voisinage) que celui où elles avaient vécu tant d’heures heureuses (et tant de sombres, aussi), au 2 de l’avenue René Coty, dans le quartier populaire du Chemin Vert.
“- Aah, te voilà, khouya ! s'enthousiasmait la vieille Berbère, dans l'interphone. Monte ! Monte ! On t’attendait plus tôt, ma fille. Je t’ouvre.”

Zounia hésita.
Sa mère avait dit ‘on’... Donc elle n’était pas seule.
Pourtant... pas une alarme à son poignet. Aucune n’avait été activée dans le périmètre qu'elle avait surblindé, du temps (déjà lointain) où elle et Dee frayaient dans le (p)ark, élaborant avec quelques amis, leur version choisie d’un darknet multi-dimensionnel en pleine construction.

Sa mère n’était pas seule. “Okééééé”.
Mais qui avait bien pu échapper au complexe et scrupuleux brouillage qu'elle avait élaboré dans ce périmètre ? Pour s’inviter, de surcroît, dans l’appartement avec l’accord de sa mère ?
Une émotion submergea Zounia : “Daryll ! Dee, bien sûr ! Il savait pouvoir l’y retrouver sans craindre d’être identifié. Repéré, sans doute. Mais identifié, non !”

Zounia poussa la porte du sas d’entrée au son du ‘bip’ de confirmation.
Le cœur battant, elle plaqua son poignet contre le lecteur de nanopuce. Pénétra dans l'ascenseur. Y subit “c’te putain de musique d’ascenceur ! ...gangrène de tous les putains d'ascenseurs, depuis, sans doute, l’histoire de tous les ascenseurs !” et quelques odeurs indéfinissables, peu agréables.
Parvenue à l’étage de l’appart’ où loge sa Chérie Mère, avant même que ses doigts ne la touche, la porte d’entrée s’ouvrit sur le visage, encadré des cheveux lisses et gris qui lui avaient tant appris sur elle-même. Mais pas le visage anguleux et ridé de sa mère. Du tout ! Celui replet et plein de fougue de son seul et premier amour : Lise-Bette, Liz, Z@boO, əl1z@bee… La sœur aînée de Dee !

Troublée ! Dévastée ! Catastrophée ! Zounia invoqua soudain un vieux titre, qu’elles avaient, toutes deux, intimement en commun, mais qu’elle voudrait pouvoir cracher à la face de Lise-Bette, là ! Maintenant ! “Cornflake Girl!!”
Mais Liz, l'enjoignant d’entrer précipitamment, lui dit :
“- Allez, bourre ! Ma belle… On a du taff, là !”

Pas de doute ! C’était bien elle, Liz.
Autoritaire et souriante; dans l’urgence, mais s’en foutant; lèvre charnue, mais regard cru; aussi, malgré le cheveu gris qu’elle arborait depuis qu’elle avait atteint la trentaine “... Et merde ! Toujours aussi sexy !” frissonna Zounia.
“- Il nous faut faire, vite, là, ma jolie, lui intima, Lise-Bette. On a lancé la première attaque. Sur toutes les bourses du Capital. On observe leurs réactions. Mais toi, tu viens pour entendre autre chose, hein ?”

C’était tout elle, Z@boO.
Aux commandes, comme toujours. Nul autre ! Pas même Dee, du coup.
“Mais bien sûr…” souffla Zounia, pour elle-même.
Et avant que la pensée lui vienne, Lise-Bette l’invitait à s’asseoir, lui conseillant de respirer et réfléchir après.
Puis, à la grande surprise de Zounia, la grande sœur de Dee lui annonça :
“- En fait, Daryll doit nous rejoindre ici, ce soir.”

Alors, les yeux plongeant sur les boucles fluo de ses boots mal cirées, (p)ark-Zee s’entendit fredonner, bien malgré elle :
“Rabbit, where’d you put the keys, gal?” *

 ***

*(Dis donc, Lapin… Où t’as fourré les clés, ma fille ?)
Extrait de Cornflake Girl, Tori Amos.

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>à suivre<
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Pour embrasser le fil du feuilleton.

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tiniak ©2021 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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Il s'agit là d'une nouvelle et fort émoustillante stimulation à produire du récit que nous propose AnnickSB, sur son Atelier en question(S)...

J'y réponds volontiers, car l'exercice, consiste à réaliser un feuilleton au fur et à mesure de questions (im)posées, prévalant, l'une après l'autre, à chacun des chapitres; cela me pousse à sortir de ma "zone de confort" (mes poLèmes) pour explorer davantage ma "prose à hics".
Je prends un plaisir fou à écrire ce feuilleton.
J'espère qu'il rencontrera votre plaisir de lire.

Comments

[Adrienne]

tu crois qu'Annick va poursuivre ses questions après sa "pause" ou tu vas continuer sans questions imposées?

[Bernieshoot]

Un épisode qui invite à lire les autres

[jill bill]

Tu fais honneur à l'atelier d'Annick, en mode feuilleton, chose que j'ai abandonnée... ;-) et si en plus c'est un grand plaisir de plume... à poursuivre !