L'Une et son Autre
Le compte des marées aura pris une lune
avant de te revoir, ma blonde heure, à la brune
âme et corps, chamboulé dans la fête foraine
où tu m’as invité, oubliant ta semaine
Un étang suffirait, mais non ! c’est une mer
qui sépare nous joues de ces joies éphémères
qu’offre un amour sincère - aussi vrai qu’un présent
sous l’arbre enluminé, espèrent les enfants !
Nager, pour ces monts doux, jusqu’aux rives d’Écosse ?
Pourquoi pas, après tout, j’ai fait pires négoces…
Eh ! tant qu’un Lent Demain grève un Bel Aujourd’hui
avec ce long Channel devant la Normandie
n’est qu’une mer étale où sombre le soleil
quels que soient les soupirs de nos ombres vermeil
Et - son courant la nuit, le cri des cormorans
couvre de nos soupirs la chanson dans le vent
A présent, mon présent doit ourler une vague
au sommet exempté de serment ou de bague
à marée remontant de rivages lointains
pour n’en pas ranimer le mirage incertain !
Une main s’est posée - fleur au creux de ma fièvre
sur mon front, quand j’allais déposer sur sa lèvre
un inique “pardon…” qu’elle a calmé d’un geste
Tout : les astres ! Le monde et ses affreux labeurs
d’univers méconnus des bourgeoises candeurs…
le vaste mésespoir que je nourris pour l’Homme
évanoui, sans gémir, au creux de cette paume
Rien ne m’est pus précieux, à présent qu’Aujourd’hui
s’en tient à savourer l’instant qui nous unit
Eh ! cormorans, pleurant la venue de la nuit
couvrez, devant l’étang, nos chants qui se sourient
tiniak ©2023 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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