À vos styl’oh #4
Une prose à hics commise pour l’atelier d’écriture conduit par Sabri’Na, avec pour consignes, les suivantes :
Incipit : le chat avait des bottes en caoutchouc + incorporer un personnage qui parle uniquement en utilisant des mots qui commencent par la lettre B.
Ce à quoi j'ai ajouté, outre Babar et Le Chat Botté, des clins d'œil vers L'Éléphant de Paris (Paul-Jean Toulet, un régal !), Barry Lyndon et/de Stanley Kubrik (1975), L'Écho des savanes, Le cpt. Haddock, et une bonne blague de potache. Siouplé... 🥸
Le chat tyran
Le chat avait des bottes en caoutchouc, dans sa roulotte (où ronflait, roulé sur le flanc, un très parisien éléphant) et balbutiait depuis sa glotte : “Babar ? Bon, ben : biopsie, bariatrique, biochimie - bêta-HCG. Bénéfice ? Bypass. BQFD*”
[*Ben Quoi Faire D’autre ?]
“- Oui… Bien… Et puis ? m’encourage à poursuivre, mon psy.
“- Le reste est beaucoup plus confus, répliqué-je. Avec l’espoir qu’il y avait déjà là, pour lui, matière amplement suffisante.
“- Je vous écoute… insiste-t-il.”
L'Éléphant de Paris ouvrit un œil, puis l’autre, déploya sa trompe au bout de laquelle pendouillait un billet, tout froissé, portant cette assertion : “Bilanter mon obésité, ça pourrait bien me rendre chèvre !” Et de barrir, tel un forcené lâché, tout nu, dans la savane où s’égailleraient ses échos.
C’est alors qu’on frappa à la porte de la roulotte malmenée par les mouvements d’humeur de l’éléphant, fort outragé dans son intimité.
Le long félin, caoutchouté des postérieurs, se déplia, s’étira, bailla, et vint ouvrir à l’impromptu : un zèbre affublé d’un chapeau de paille, blanc écru, se tenait dans l’encadrement de la porte gauche.
“J’entends qu’ici barrit l’un dont je me porte garant, tandis que l’autre (qui l’héberge), se prenant peut-être pour Stanley Kubrick, s’octroie le droit d’importuner son hôte en jugeant de son embonpoint. Comme s’il se fût agi d’un vilain mal, fieu !.”
Craignant d’être botté en touche, l’œil soudain pris de blépharite, le chat cracha d’abord un bézoard, avant de jurer, sans égard, un : “Bile, babord !”
Profitant de la confusion, Babar s’éclipsa en défonçant, sans ménagement, les murs d’ébène de la roulotte.
À ce tapage, la savane, en émoi, eut bientôt rassemblé tous ses égos, de plume, poil, griffes et crocs, autour du lieu de l’incident.
“Ah, chat ira ! Chat ira ! Chat ira ! Jouer au médecin à la caserne. Ah, chat ira ! Chat ira ! Chat ira ! Sa roulotte en berne, on la mettra !”
Nul doute que cette assemblée, voulant le prendre au débotté, venait pour en découdre, motivée. Le chat, plutôt que de la jouer droit dans ses caoutchoucs, prit le parti de la tangente et mit les bouts.
Il fila droit vers la rivière, où il trouva, le cul dans l’eau, l'Éléphant de Paris, flanqué de deux femelles congénères, tandis qu’une troisième, rechignant à se joindre à eux, demeurait sur la berge. L’air bougon.
“- Allons ! Allons ! L’encourageaient ses consœurs, viens avec nous !
“- Peux pas ! répliqua la bougonne, j’ai mes ragnagnas !
“- Môôh, t’es trop con ! Fais comme nous, mets un mouton !”
“Tout ça pour chat ? s’étonna mon psy.”
Je barris “oui”.
tiniak ©2023 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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