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27 avril 2021

Episode 50 ! - Aléatoire transit

Cinquantième (!) commande proposée par l'Atelier en question(s) :
"Il est revenu à quelle heure ?" ;

Voyez plutôt... (allez ! vous avez bien cinq à dix minutes, chrono en main) 😎 


Vintage stories : " Aléatoire transit "


--  Paris, domicile du couple Varlotta, mi-avril ‘98 --
Les mains plongées dans son bac à vaisselle où ne subsistait plus qu’une eau trouble et vaguement moussue, Brigitte Varlotta était aux prises avec des pensées contradictoires. Dans son dos, son “invité surprise” ne se doutait apparemment de rien. A en juger par les bruits qui parvenait à la jeune femme, depuis la table du petit salon, il sauçait même allégrement, dans son assiette, la sauce de son navarin.
Brigitte était nerveuse, à plus d’un titre.
Son mari, le jeune et talentueux commissaire Henri Varlotta le lui avait annoncé dans l’après-midi : il rentrerait, ce soir, tard, de ses investigations en territoire italien. Que penserait Henri, quand il trouvera, installé au salon, le principal objet de ses inquiétudes, depuis une bonne quinzaine de jours, à présent ?!

De facto
, le major Robert Merle, à la fois l’agent favori de son commissaire de mari et l’ami privilégié de leur jeune couple, avait déboulé, en début de soirée, sur le palier de leur petit appartement. La gueule enfarinée - selon l’expression consacrée et qu’il incarna à merveille, la soirée durant.
Comme si de rien n’était ! Alors qu’il n’avait plus donné de nouvelles de lui, sitôt après s’être “échappé” de l’hospitalité qu’Henri lui avait offerte, en sa résidence de bord de mer, dans le seul but de lui venir en aide. Pour lui permettre de se ressaisir, d’entamer une nécessaire désintoxication, puisque Henri ne souhaitait rien moins que d’obtenir l’intégration de Robert au sein de la IIème Brigade criminelle qu’il dirigeait désormais.

Comment Robert pouvait-il s'imaginer que Brigitte ne fût pas au fait de la situation ? Tous trois s’appréciaient sincèrement, profondément, précisément pour le franc-parler qui les constituaient, à des degrés divers, certes, mais comme un socle, un fondement (durable ?) de leur amitié.


Et Robert de reprendre, avec légèreté (en plein déni de réalité ? à nouveau sous l’emprise des drogues ?...), sa discussion avec son hôtesse.
“C’était délicieux, Britte, vraiment, claironna-t-il. Comme toujours, du reste. Henri a bien de la chance de t’avoir, je ne le dirai jamais assez.”
Brigitte, feignant encore de s’affairer dans son bac, lui répondit sans lui faire face et prenant soin d’abonder à ce registre désinvolte :
“Et n’oublie jamais que c’est moi qui l’ai demandé en mariage, Bobo. Si j’avais dû attendre qu’il se déclare, je me serais peut-être lassée, qui sait ? dit-elle, en manière de boutade entendue mille et une fois.”

Bobo !
Soudain, le surnom dont Henri et elle s’amusaient à affubler le major Robert Merle prenait une singulière consonance.
Auparavant, il leur servait à brocarder la récurrente propension de Robert à dénigrer les “bobos parisiens”. Un peu, aussi, pour se moquer gentiment de son caractère ronchon d'hypocondriaque patenté. Ou pour souligner, à gros traits, la fatalité qui semblait constamment s’attacher aux basques de Robert, lui valant divers accidents domestiques absurdes et de véritables “bobos” incongrus, et ce, depuis l’école de police.

Alors, n’y tenant plus, Brigitte annonça tout de go à Robert (mentant quelque peu sur la chronologie du fait) :
“Ah ben, tiens ! Tu sais quoi ? dit-elle en se retournant vers son convive inattendu. Je viens de recevoir un message d’Henri. Il est gare de Lyon. Il arrive.”

Il était 23h47.

Dans la demi-heure qui s’ensuivit, Henri Varlotta accrochait à la patère de l’entrée son (bientôt légendaire) manteau de cuir. L’instant avait suffi à Brigitte pour jeter ses bras au cou de son jeune époux et lui embrasser les deux joues, avec intensité.
Flatté, mais surpris - il n’était pas parti si longtemps, si ? Henri Varlotta lui rendit un langoureux baiser, avant de s’inquiéter ;
“- Ma chérie, Britte, tout va bien ?
“- Il est revenu, ce soir, mon chéri, haleta Brigitte.
“- Non !?! Robert !!??!! s’exclama Varlotta.”
Brigitte, fébrile, lui narra le déroulement de la soirée. La désinvolture de Robert…
“- Il est reparti quand ? l’empressa Henri, allant droit au but - comm’ d’hab’.
“- Dès que je lui ai annoncé ton arrivée, il y a un quart d’heure, à peine, l’informa Brigitte.
“- Et, mmmm… se contint Varlotta. Tu m’excuses, chérie, hein ? Il faut…
“- Bien sûr. Vas-y. Fonce ! l’encouragea Brigitte.”

Elle s’était attendue à tout… Venant de l’extérieur… Mais de Robert ? Ah, ça non !
“Tu fais chier, Bobo ! ragea-t-elle en son for intérieur, quand Henri referma sur lui la porte d’entrée.”

Brigitte n’oublierait pas de sitôt la cavalcade des pas de son compagnon dans les escaliers de leur tout premier appartement parisien. Elle s’en souviendrait, bien plus tard, comme d'une blessure. La première. Celle d’entendre son Chevalier Servant plonger dans la nuit, se ruant au secours… de quelqu’un d’autre… qu’elle… 

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>la suite<

___

[précédent]


Pour embrasser tout le fil du feuilleton.


tiniak ©2022 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Le feuilleton développe à présent sa DEUXIÈME PARTIE
Intitulée 
"vintage stories", elle opère un retour sur les motivations des personnages, principalement autour de celles qui conduiront Anne-Sophie Grangier, mère du personnage central, à convaincre Sophronyme de renverser le modèle mondial dominant. 

Le principe de publication demeure le même; il répond aux questions hebdomadaires posées par l'Atelier en question(s), proposé par AnnickSB (que je ne remercierai jamais assez pour cette intiative).

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  • Ma poLésie est une aporie animale et smirituelle que je vous offre de caresser, à l'impromptu. D'accord, j'ai la paronomase au bord de l'asyndète, mais je me soigne aux vers ! TANT QUE DURERA LA GUERRE !! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
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(manifeste poLétique

Poésie ! Poésie ! Tout naît en poLésie !

...le fleuve débitant sa musique immuable...

...le goûter qui mûrit au fond de mon cartable...

...le livre qui m'oublie et peuple mon chevet...

...la raison vacillant au détour d'un sonnet…

 

poLésie, mon pays, où n'est que poésie !

...la rue qui va son train vers l'Autre, à son endroit...

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...le balcon dégarni par un soudain hiver...

...au front de la mairie le trident délétère...

 

Poésie sans parti que d'être bonne amie

...me déflorant, tu m'aimes...

...et t'effeuillant, je sème...

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poLétiquement pris de fièvre inassouvie

...je te crie sur mon bras...

...tu t'écris sous mon pas...

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