Aligne-m'en (des soieries très précieuses)
à µ
Fort peu me peine un crépuscule
à l'or rangé
(ainsi qu'on voit aux défilés
passer les armes)
Le jour finit, mais n'y saurais
verser des larmes
et nulle antienne de capule
à dégorger
Les charmes doux d'un mois de mai
se font sentir
aux doigts regarnis des fruitiers
à la parade
un fleuve y va de nouveaux ris
sa promenade
où des amoureux alanguis
viennent frémir
Demain s'éloigne de ma vue
pourtant qu'un soir
a relégué ce jour d'avril
entre les murs
Moi, c'est pour les nocturnes fronts
que je suis mûr
que je m'offre un faste abandon
au bon vouloir
Aïe ! l'ai-je encor entr'aperçue
Ma Douloureuse ?
Elle était, ça ! trop trop heureuse
à regarder
J'aurai passé ma nuit de brute
à m'enrayer
dans les alignements du port
et ses rieuses
Illustration : Laurence Délis, L'Avancée du Jour.
tiniak ©2022 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
Ma contribution se situe à l'extrême opposé de cette aube, au sujet de laquelle, Lau écrit ceci :
les nuits ont encore un parfum d’hiver caresses de fraîcheur et de figues sèches à travers la course du fleuve et les montagnes blanches du sillage de brume aux notes piquantes le silence froissé de l’aube penche vers la mer la mer comme la forme de l’eau épouse la terre et sillonne les traverses du temps se nourrir du chant de l’eau comme on s’apaise face à la mer