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2 janvier 2021

Episode 45 - Paumés !

Quarante-cinquième question posée par l'Atelier en question(s) :
"Il est parti où ?" ;

Voyez plutôt... (allez ! vous avez bien cinq à dix minutes, chrono en main) 😎 


Vintage stories : " Paumés ! "


-- Loire Atlantique, villégiature familiale du jeune commissaire Varlotta --
Henri Varlotta jurait comme un charretier, seul dans la salle à manger de sa maison familiale à Pornichet. Il se rendit dans le hall pour se saisir du téléphone mural à ligne fixe. Fébrilement, il composa le numéro de son secrétariat pour joindre son épouse qu’il savait encore à son poste, en cette heure de fin de soirée printanière.
Brigitte perçut de suite que quelque chose n’allait pas au ton de son jeune époux.
“Que se passe-t-il, Henri ? Un problème avec Robert ? demanda-t-elle, troublée.”
Henri Varlotta lui annonça tout de go que le major Robert Merle avait disparu. Il aura profité de ce que Varlotta fût allé faire quelques courses dans le proche centre ville, pour rompre leur contrat : ne pas quitter seul la maison, où Henri l’avait recueilli, avec la ferme intention de le remettre dans le droit chemin en lui offrant d’entamer un sevrage rigoureux, mais dans un cadre agréable.
La cure s’étant avérée bénéfique, les deux hommes devaient rentrer à Paris le surlendemain… Et Robert Merle s’était fait la malle ! Sans prévenir, bien sûr, mais sans laisser un seul mot d’explication. Pas bien, ça !
“- Brigitte, s’il-te-plaît, implora Varlotta, peux-tu voir avec Jeanlain s’il est en mesure de localiser le mobile de Robert; il est parti avec…
“- Voyons, Henri ! s’offusqua sa jeune épouse. Tu ne crois pas que, pour un premier ordre donné en ta nouvelle qualité de commissaire, cette requête est pour le moins incongrue ?
“- Je sais… Je sais… soupira Henri, en tordant le fil de son téléphone mural.
“- Écoute, chéri, lui rétorqua aussitôt Brigitte sur un ton qui se voulait apaisant. D’abord cette requête nécessiterait l’aval du Parquet; ensuite, si tu l’obtenais, cela ne jouerait pas en la faveur de Robert que tu souhaites intégrer à ta nouvelle équipe, n’est-ce pas ?
“- Oui… Oui… concéda Varlotta, dans un souffle désemparé.
“- Et puis alors, si tu passes outre le canal officiel, continua Brigitte dans le même registre, cela s’appelle se tirer une balle dans le pied. Rien moins. N’oublie pas que ta nomination suscite bien des jalousies, dans la Maison.
“- Tu as raison, ma chérie. Je sais bien que tu as raison; comme toujours, du reste, reconnut Henri. Mais, s’il-te-plaît… Jeanlain t’a à la bonne. Tente le coup pour moi, au moins.
“- Par la bande ? Tu es sérieux ? s’offusqua de nouveau la secrétaire assermentée.
“- Je t’en prie, chérie, insista Varlotta.
“- Bon… Je vais tâter le terrain et voir ce que je peux faire, consentit Brigitte, sur un ton qui marquait clairement sa désapprobation. Donne-moi un bon quart d’heure.
“- Oh ! Merci… Merci, ma chérie, s’exclama Henri. Je…
“- Ne me remercie pas. Pas encore, trancha Brigitte. Je te rappelle pour faire le point dans un quart d’heure. Salut !”

Salut ? Et clic ?
Pour sûr, la requête peu conventionnelle du commissaire à sa dévouée secrétaire avait déplu tant à la fonctionnaire qu’à la compagne. Henri s’en sentit tout penaud.
Il dut se résoudre à patienter, coincé dans une inquiétude où se mêlaient la déception, un sentiment de trahison ainsi qu’un douloureux constat d’échec.

Une demie heure plus tard, sonnait le téléphone mural de la résidence bourgeoise, aux boiseries de façade peintes en jaune scindant les murs blancs, bâtisse témoin de l'ancienne Belle Époque, située en front de mer.
Henri Varlotta décrocha le combiné nacré et ne put contenir ces paroles :
“- Alors ? Il est allé où ?
“- Déjà : merci, ma chérie d’amour, sans toi, je ne suis qu’un fifrelin sans envergure, ironisa Brigitte.
“- Il est où ? s’impatienta l’ingrat.
“- Il est ici, à Paris, dans un quartier réputé mal fréquenté, si tu vois ce que je veux dire, annonça la jeune femme, sincèrement désolée.”
Henri Varlotta contint une nouvelle bordée de jurons qui lui montait à la glotte.
“Mais que lui est-il passé par la tête, bon sang ! s’indigna-t-il.”
Il remercia enfin chaleureusement sa jeune épouse, pour cette première, qui ne serait pas la dernière, des entorses dont userait le commissaire Varlotta pour parvenir à ses fins durant sa formidable carrière à la Crim’.

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-- avril 1998, Hôtel Grangier, Les Grands Boulevards, Paris --
Anne-Sophie Grangier regagnait ses quartiers parisiens, ayant interrompu sa mission humanitaire au nord de l'Iraq (dont les forces de la coalition occidentale préparait l'invasion), pour mener à terme sa grossesse.

Dans le hall où elle se dirigeait vers son ascenseur privé, l'entrepreneuse fortunée se retourna vers son secrétaire et principal assistant, Jean Grivières.
"- Dites-moi, Jean, demanda-t-elle à son employé dont elle déplorait, quoique flattée, qu'il ne pût se départir en sa présence, de son air admirativement béat, sauriez-vous où se trouve à présent mon époux ?
"- Il n'est pas ici, madame, répondit Jean, embarrassé. Il est parti.
"- Il est parti où ? l'interrogea Anne-Sophie, l'œil soupçonneux.
"- Eh bien... commença l'employé s'enfonçant dans son malaise.
"- Nul n'est besoin de vous faire un dessin, maîtresse, osa le jeune Arivetso, attaché au service particulier d'Anne-Sophie. Il aura cherché, sous d'autres latitudes, quelque occasion de se... réjouir."
Anne-Sophie soupira, sans trop bien pouvoir trancher entre le dépit et le soulagement; très au fait, qu'elle était, des mœurs dissolues de son conjoint, conservateur prussien, perclus de l'hypocrisie la plus vile, au vu de ses penchants pédérastes, jetant leur dévolu sur des populations miséreuses. Et dire que Son Cher Arivetso, alors âgé d'à peine plus de dix ans, en avait pleinement conscience ! Un crève-cœur... 
"Qu'il en soit ainsi ! conclut-elle, sèchement. Un jour ou l'autre, ce paumé dépravé finira par se tirer une balle dans le pied et je n'endosserai, pour rien au monde, le rôle d'infirmière. Ah, non ! Bien au contraire. Allons ! J'ai grand besoin de me sentir à nouveau bien chez moi."
Flanquée de la famille Zafi Andrisainamisaina (les parents malgaches d'Arivesto et leur fils unique), elle s'engouffra dans la cabine pour gagner son étage. Ses bagages suivraient dans un prochain voyage.

pol22_Ann-So-bagages

***

>la suite<
___

[précédent]


Pour embrasser tout le fil du feuilleton.


tiniak ©2022 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Le feuilleton développe à présent sa DEUXIÈME PARTIE
Intitulée 
"vintage stories", elle opère un retour sur les motivations des personnages, principalement autour de celles qui conduiront Anne-Sophie Grangier, mère du personnage central, à convaincre Sophronyme de renverser le modèle mondial dominant. 

Le principe de publication demeure le même; il répond aux questions hebdomadaires posées par l'Atelier en question(s), proposé par AnnickSB (que je ne remercierai jamais assez pour cette intiative).

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  • Ma poLésie est une aporie animale et smirituelle que je vous offre de caresser, à l'impromptu. D'accord, j'ai la paronomase au bord de l'asyndète, mais je me soigne aux vers ! TANT QUE DURERA LA GUERRE !! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
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(manifeste poLétique

Poésie ! Poésie ! Tout naît en poLésie !

...le fleuve débitant sa musique immuable...

...le goûter qui mûrit au fond de mon cartable...

...le livre qui m'oublie et peuple mon chevet...

...la raison vacillant au détour d'un sonnet…

 

poLésie, mon pays, où n'est que poésie !

...la rue qui va son train vers l'Autre, à son endroit...

...la pierre de Caen nue, orangée par le soir...

...le balcon dégarni par un soudain hiver...

...au front de la mairie le trident délétère...

 

Poésie sans parti que d'être bonne amie

...me déflorant, tu m'aimes...

...et t'effeuillant, je sème...

...rien n'est plus indicible…

 

poLétiquement pris de fièvre inassouvie

...je te crie sur mon bras...

...tu t'écris sous mon pas...

...nous sommes l'Un Possible...

 

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