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2 janvier 2021

Episode 44 - Agapes au point d'orgue

Quarante-quatrième question posée par l'Atelier en question(s) :
"Êtes-vous satisfait par sa réponse ?" ;

Voyez plutôt... (allez ! vous avez bien cinq à dix minutes, chrono en main) 😎 


Vintage stories : " Agapes au point d'orgue "


-- Loire Atlantique, villégiature familiale du chef Varlotta -- 
Henri Varlotta et Robert Merle se tenaient face à face, de part et d’autre de la table de la salle à manger, dégustant leurs cassolettes de fruits de mer, sans mot dire; tout au plaisir de savourer ce moment d’amicale plénitude.
C’était leur premier repas digne de ce nom, après une période de jeûne relatif, observé ces huit derniers jours. Un régime censé contribuer à la désintoxication de l’organisme du major Merle.
Dehors, l’océan se couvrait de nuées vespérales, gonflées du mauvais temps qu’il ferait le lendemain, à coup sûr. Peu leur importait cet état de la météo. Les deux policiers étaient à la lutte avec une toute autre forme de tempête, intérieure, celle-là.

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Le sevrage du major Merle progressait, lentement, mais sûrement. Henri Varlotta disposait d'encore cinq jours de congés pour mener à bien son entreprise : lancer son officier sur les rails de la rémission, afin de pouvoir le proposer comme membre de l’équipe d’enquêteurs dont il avait tout récemment acquis la charge, pour la Crim’.
Grognant de satisfaction en étêtant une crevette, Robert Merle ne put cependant s’empêcher de faire cette remarque :
“- Tout de même, patron ! Avouez qu’avec du vin blanc…
“- Bien sûr, bien sûr, Robert, le coupa Varlotta. Mais chaque chose en son temps, mon vieux. Si vous voulez y goûter à nouveau, il vous faudra voir cela avec le spécialiste vers lequel je vous dirigerai dès notre retour à Paris. Pour assurer votre suivi et vous doter des meilleurs atouts en vue d’intégrer mon équipe. C’est bien le pire que je puisse vous souhaiter, n’est-ce pas ?”

Merle grogna une fois de plus, mais sur un autre ton, bien moins enjoué. Il croqua rageusement dans la carapace de son crustacé. Varlotta poursuivit, avec autant de détermination que d’empathie :
“- Ecoutez, Robert, commença-t-il. Vous êtes en passe d’avoir fait le plus gros du boulot. Vous dormez déjà beaucoup mieux. Nos balades sur le front de mer se portent toujours plus avant. Vous ne tremblez presque plus. Je suis vraiment fier de vous, vous savez ?
“- Ouais… Ouais, merci, acquiesça Robert dans un soupir de relâchement. Je vous dois une fière chandelle sur ce coup-là, patron. Je me sens mieux, en effet. Et ce serait dommage de gâcher, hein ? ajouta-t-il avec un clin d'œil et s’emparant goulûment d’une belle poignée de frites.
“- En tout cas, s’enthousiasma Varlotta, votre appétit retrouvé fait plaisir à voir.
“- C’est comme vous l’aviez dit, conclut Robert Merle : le bon air marin, rien de tel pour vous mettre en appétit.”

Le repas prit fin autour d’une décoction, ordonnée par le pharmacien pour ses vertus apaisantes, que les deux hommes sirotaient dans l’avancée vitrée du salon où ils avaient pris place après avoir débarrassé la salle à manger et traversé le hall d’entrée, pour gagner la partie centrale de la maison bourgeoise.

Quand Robert Merle eût rejoint sa chambre, à l’étage, Varlotta se saisit du combiné nacré pendu dans le hall et appela Brigitte, son épouse.
Après avoir échangé quelques mots d’ordre privé et des nouvelles du poste de police où Brigitte officiait en qualité de secrétaire administrative du jeune commissaire Varlotta, Henri lui donna des nouvelles de Robert.
“- Qu’il ait déjà parcouru tout ce chemin est très encourageant, Henri, se réjouit sincèrement Brigitte qui appréciait Robert Merle presque autant que son époux.
“- Certes, oui, certes… D’autre part, l’informa Henri, j’ai contacté l’addictologue et lui ai rendu compte des progrès de Robert. Il m’a paru d’accord pour prendre la suite et accompagner Robert dans sa démarche de soin.
“- Et… N’es-tu pas satisfait de sa réponse, s’enquit la jeune femme qui avait décelé quelque hésitation dans le ton de son compagnon ?
“- Si fait… Si fait… marmonna varlotta. Mon souci, c’est que Robert ne reprendra pas de sitôt ses fonctions sur le terrain.
“- Mais oui, ça viendra vite, Henri. Ne t’inquiète donc pas, l’assura Brigitte avec une douceur teintée de fermeté.
“- Oui, mais c’est sur le terrain que j’ai besoin de Robert, objecta Henri. Et, de son côté, c’est sur le terrain que Robert est au mieux. Je crains que le temps nécessaire à plus complète rémission ne lui pèse, intra muros.
“- Je vois, consentit Brigitte à l’autre bout du fil. Allons ! Sois confiant, mon chéri. Il faut considérer les choses avec réalisme et avancer, près de lui, comme lui : pas à pas.
“- Tu as raison, comme toujours, ma douce, soupira Varlotta. Merci, ma chérie. Je t’aime…”
Ils se quittèrent sur quelques mots doux, avec l’assurance des jeunes époux.

***

>la suite<
___

[précédent]


Pour embrasser tout le fil du feuilleton.


tiniak ©2022 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Le feuilleton développe à présent sa DEUXIÈME PARTIE
Intitulée 
"vintage stories", elle opère un retour sur les motivations des personnages, principalement autour de celles qui conduiront Anne-Sophie Grangier, mère du personnage central, à convaincre Sophronyme de renverser le modèle mondial dominant. 

Le principe de publication demeure le même; il répond aux questions hebdomadaires posées par l'Atelier en question(s), proposé par AnnickSB (que je ne remercierai jamais assez pour cette intiative).

 

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  • Ma poLésie est une aporie animale et smirituelle que je vous offre de caresser, à l'impromptu. D'accord, j'ai la paronomase au bord de l'asyndète, mais je me soigne aux vers ! TANT QUE DURERA LA GUERRE !! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
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...le livre qui m'oublie et peuple mon chevet...

...la raison vacillant au détour d'un sonnet…

 

poLésie, mon pays, où n'est que poésie !

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poLétiquement pris de fièvre inassouvie

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