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2 janvier 2021

Episode 41 - Coffrages volontaires

Quarante-et-unième question posée par l'Atelier en question(s) :
"Avez-vous trouvé le petit coffre ?" 

Voyez plutôt...


Vintage stories : " Coffrages volontaires "


-- Lombardie, fin mars ‘98 --
Dans la combe de Mezzoldo, surplombant la Via Battista Salvini, le chalet cossu du père de Fabrizio (un mafieux notoire, ancien promoteur des Chemises Noires de Mussolini), étalait un silence de mort, au propre comme au figuré. Hormis Karl Baumann, Kurt, son nervis et chauffeur, et son second couteau, Rutger, nulle âme qui vive à présent. Les deux gardes de Georgio (le père de Fabrizio), Gilda, la cuisinière, Mauro, le majordome, Georgio lui-même et son fils unique, tous avaient été froidement exécutés, dans les règles de l’art - pour dire : au silencieux, une en plein front, deux ou trois dans le buffet.
Après quoi, Karl était revenu à sa banquette, dans la Panhard “collector”, et sifflait une flûte d’un champagne issu des environs de Metz, millésimé 1954. Tandis que les deux autres fouillaient méticuleusement la propriété lombarde.
Quand ils revinrent à la voiture, Karl leur demanda, pressant :
“- Alors ? Avez-vous retrouvé le petit coffre ?
“- Sans problème, patron, répondit Rutger en s’installant sur la banquette en vis-à-vis. C’est votre contrat qui nous a donné plus de fil à retordre. Aucune version papier, déjà. Heureusement, hein ? Donc, on a raflé tous les ordis et on va checker tout ça au calme, à la maison.
“- Mais c’est parfait, tout ça, approuva Baumann, servant une coupe à son secrétaire et annonçant à Kurt, par l’interphone, qu’il était temps de reprendre la route pour Potsdam, avant de pouvoir s’octroyer quelque temps de détente sous ses latitudes favorites, où le commerce de la chair fraîche avait pour lui un insatiable attrait.”

L’époux, presque malgré lui, d’Anne-Sophie Hermeline Grangier, talentueuse capitaine d'industrie et riche fortune financière, était à mille lieues de songer un instant aux préoccupations de sa femme, engagée dans une mission humanitaire au Moyen-Orient. Celle-ci, enceinte, ne tarderait cependant plus à regagner Paris, siège de leur société commune. Raison de plus, pour le sordide prussien, de prendre le large et sans risque de se faire coffrer, de surcroît. Monsieur disposant d’un solide réseau en Asie du sud-ouest.

pol22_lombardie

***

-- Loire Atlantique, le même jour --
Le tout jeune major et le fraîchement nommé commissaire de police (d’à peine une décennie plus âgé que son subalterne favori), Robert Merle et Henri Varlotta longeaient le littoral océanique, animé par une forte marée montante.
Au matin du troisième sur les dix jours que Varlotta souhaitait consacrer à leur séjour dans sa maison de famille, les vents qui poussaient l’océan avait dégagé l’horizon. Si froide qu’elle fût encore, la journée s’annonçait “beau fort”.

Inquiet de mesurer où son agent en était de son sevrage, Varlotta lui demanda :
“- Comment vous sentez-vous, Robert ? Parlez-moi franchement, je vous prie. Nous sommes ici pour que je puisse, objectivement, appuyer votre poste au sein de mon équipe d'enquêteurs. Car, je n’en doute pas, vous en serez bientôt le meilleur élément.
“- Merci, chef, répondit Robert Merle, reconnaissant. Ben… C’est dur, oui. Mais j’ai l’impression qu’aujourd’hui, j’ai moins mal au niveau du coffre.
“- Voulez-vous dire que vous respirez-mieux ? s’enquit Varlotta.
“- Yep, chef ! acquiesça le major. Ça doit être ce bon air; tout cet espace; cette ambiance, grâce à vous… Par contre…”
Comme il s’interrompit, Varlotta l’encouragea doucement à poursuivre :
“- Oui, dites-moi, Robert. Je peux tout entendre, vous savez. Et, vous l’aurez compris, j’espère, cela restera entre nous, bien sûr.
“- Eh ben, commença Robert, flatté par cette invite attentionnée, en fait je suis grave en manque, ça oui ! Mais j’ai l’impression que les crises s’espacent.
“- Bon… Bon… approuva Varlotta, posant la main sur l’épaule de Robert. Pour votre première sortie, je vous propose un peu de footing. Ça vous dit ? Ça ira ?
“- Allez, ok, s’enthousiasma mollement l’agent Merle. Pas trop vite quand même. Hein, chef ?”
Varlotta lui retournant un clin d'œil complice, lui tapa sur la cuisse et lança une foulée sur la lande de sable, fracturée de rochers, que la marée ne tarderait pas à recouvrir. Ils rentreraient donc par la digue, reliant leur objectif, Sainte-Marguerite, à Pornichet.

x-pol22_Bob3d_beach-dance

*** 

>la suite<
___

[précédent]


Pour embrasser tout le fil du feuilleton.


tiniak ©2022 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK


Le feuilleton développe à présent sa DEUXIÈME PARTIE
Intitulée 
"vintage stories", elle opère un retour sur les motivations des personnages, principalement autour de celles qui conduiront Anne-Sophie Grangier, mère du personnage central, à convaincre Sophronyme de renverser le modèle mondial dominant. 

Le principe de publication demeure le même; il répond aux questions hebdomadaires posées par l'Atelier en question(s), proposé par AnnickSB (que je ne remercierai jamais assez pour cette intiative).


 

... par le talentueux Zach Condon, n'en manquez rien, s'il vous plaît !
(quant à la série "A take away show", c'est un must !!
Tout y est filmé en plan-séquence)

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  • Ma poLésie est une aporie animale et smirituelle que je vous offre de caresser, à l'impromptu. D'accord, j'ai la paronomase au bord de l'asyndète, mais je me soigne aux vers ! TANT QUE DURERA LA GUERRE !! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
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(manifeste poLétique

Poésie ! Poésie ! Tout naît en poLésie !

...le fleuve débitant sa musique immuable...

...le goûter qui mûrit au fond de mon cartable...

...le livre qui m'oublie et peuple mon chevet...

...la raison vacillant au détour d'un sonnet…

 

poLésie, mon pays, où n'est que poésie !

...la rue qui va son train vers l'Autre, à son endroit...

...la pierre de Caen nue, orangée par le soir...

...le balcon dégarni par un soudain hiver...

...au front de la mairie le trident délétère...

 

Poésie sans parti que d'être bonne amie

...me déflorant, tu m'aimes...

...et t'effeuillant, je sème...

...rien n'est plus indicible…

 

poLétiquement pris de fièvre inassouvie

...je te crie sur mon bras...

...tu t'écris sous mon pas...

...nous sommes l'Un Possible...

 

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