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2 janvier 2021

Episode 40 - De combe en comble

Quarantième (!) question posée par l'Atelier en question(s) :
"Pouvez-vous m'indiquer la route de la Combe ?" 

Voyez plutôt...


Vintage stories : " De combe en comble "


-- Lombardie, fin mars ‘98 --
Après une escale à Sondrio, l’équipée, entourant Karl Baumann depuis Potsdam, reprit la route en direction du lac de Côme. Le terme de leur périple aboutirait bientôt dans les hauteurs surplombant l’étendue moirée, où trônait l’une des riches propriétés du père de Fabrizio. La villa, cossue, singeait à l’excès l'architecture antique, et ce, depuis le plus maigre bosquet bordant sa fringante allée d’ifs, jusqu’aux imposantes colonnes (peinturlurées de couleurs vives) qui soutiennent un vaste (ostentatoire !) frontispice, où s’enchevêtrent diverses scénographies censées magnifier une vie romaine… forcément impériale.

Karl Baumann ronflait fort, sur sa banquette, celle dans le sens de la route, à l’arrière de la Panhard.
La nuit précédente, il avait “craqué”. C’est-à-dire que ses pulsions pédérastes l’avaient finalement porté à rejoindre Fabrizio dans sa chambre d'hôtel - alors que le prussien boudait plus ou moins le jeune homme, depuis leur départ d’Allemagne, l'avant-veille. Pour l’heure, les vapeurs d’alcool accompagnant sa “redescente” de cocaïne et de poppers, Baumann étalait son giron, bonhomme, sur son privatif Tarentum.

Quelque temps durant, Rutger, le secrétaire de son industriel patron, s’affaira sur ses dossiers. Puis, n’y tenant plus, Fabrizio engagea la conversation :
“- Dites, Rutger, ça fait combien de temps que vous êtes au service de Karl ?”
L’employé, quoique zélé, ne fut pas fâché de lever le nez pour répondre :
“- Mon garçon, commença-t-il avec condescendance, vous n’êtes manifestement pas au fait des us et coutumes au sein du clan. Pourtant, votre père, en son temps pilier solide de Mussolini, a cet esprit de caste, lui, pour sûr.”
Devant l’air hébété du jeune éphèbe, Rutger poursuivit :
“- Dans notre milieu, il est très exceptionnel d’être à ce point proche des sphères de décision sans avoir été dûment coopté ou, ce qui est préférable, être issu de la famille même. Je suis le neveu de Karl, voyez-vous ? Et Kurt, notre chauffeur est mon benjamin.
“- Sans déconner ?! s’exclama Fabrizio, les yeux écarquillés et demeurant un instant bouche bée. Mais… En fait, il est quoi pour vous, Karl ? Pas seulement un patron, hein ? Je veux pas dire… Vous n’êtes pas du genre… Et puis…
“- Trop âgé, ajouta Rutger.
“- Ben oui, hein ? admit le jeune abruti. Mais quand même… Il y a un truc entre vous et Karl, non ?
Là, Rutger s'accorda un temps de réflexion avant de répondre :
“- Cela tient à la fois de la fidélité en notre idéal, de l’obligation d’y satisfaire absolument et, oui, peut-être d’une forme de reconnaissance mutuelle, proche de la fascination, tout compte fait.
“- Mais vous êtes pas pédé ? C’est quoi qui vous fascine alors, chez Karl ? s’étonna Fabrizio.”
Rutger entreprit alors - dieu sait pourquoi ! d’éclairer l’imbécile sur l’objet ultime de l’Ordre Noir. Pas moins !
Il s’amusait, en fait. Sachant trop bien le destin que Baumann réservait à son vieillissant “poulain”.

À l’endroit de quitter la route goudronnée pour s’engager plus avant dans le massif, Kurt activa l’interphone de l'antique Panhard pour demander :
“- Excusez-moi, monsieur Fabrizio, pouvez-vous m’indiquer la route de la combe à présent ? C’est la première fois que j’en prends le chemin.”
Trop content de prendre soudain de l’épaisseur, Fabrizio s’employa à guider le chauffeur à travers les entrelacs du maquis, dans la complète ignorance, où il était, que Kurt le conduisait à une fin sordide.

Italie-monts

>la suite<
___

[précédent]


Pour embrasser tout le fil du feuilleton.


tiniak ©2022 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK


Le feuilleton développe à présent sa DEUXIÈME PARTIE
Intitulée 
"vintage stories", elle opère un retour sur les motivations des personnages, principalement autour de celles qui conduiront Anne-Sophie Grangier, mère du personnage central, à convaincre Sophronyme de renverser le modèle mondial dominant. 
Le principe de publication demeure le même; il répond aux questions hebdomadaires posées par l'Atelier en question(s), proposé par AnnickSB (que je ne remercierai jamais assez pour cette intiative).

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Commentaires
E
Petit passage pour te souhaiter une bonne soirée bise
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  • Ma poLésie est une aporie animale et smirituelle que je vous offre de caresser, à l'impromptu. D'accord, j'ai la paronomase au bord de l'asyndète, mais je me soigne aux vers ! TANT QUE DURERA LA GUERRE !! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
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...le goûter qui mûrit au fond de mon cartable...

...le livre qui m'oublie et peuple mon chevet...

...la raison vacillant au détour d'un sonnet…

 

poLésie, mon pays, où n'est que poésie !

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...je te crie sur mon bras...

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