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2 janvier 2021

Episode 35 - Noyeux Jodel !

Trente-cinquième question posée par l'Atelier en question(s) :
"Avez-vous passé un joyeux Noël ?" 

Voyez plutôt...


Vintage stories : " Noyeux Jodel ! "


--Paris, La Folie Méricourt, mars ‘98--
“Mars, d’accord; un mois fort bien couillu, les mythos, nan ? Ah, ouiche ! Mais bonche… Pourquoi qu’ ça caille autant quand la planète est rouge, hein ?” songeait en regagnant sa piaule d’hôtel, le major Robert Merle, pas loin d’être à l’envers. Un œil lorgnant la lune et l’autre à son reflet dans la moire, coulée sur le trottoir.

“Trois mois de galère bien mérités, ok.  Au Quai ? WoOoké ! Pas mieux !”

Le code entré sur le boîtier, l’humeur brouillée, l’officier de police, pas tant fier - “... mais pas loin de bieeen, s’en foutre !”, se mirait dans le vaste miroir du hall...d’entrée… - “Pffgnihihihi”, grommela-t-il, par ses narines saturées de cocaïne et de vapeurs alcoolisées, à la vue de son aspect dévasté.
Plaqué par la sueur sur le haut de sa cuisse, un pan de sa chemise dépassait de son pull. Sa cravate tirait la langue, depuis la poche gauche - “...forcément, gauche !” - de sa parka grande ouverte, lustrée aux coudes, élimée aux poignets et dont l’épaule droite - “c’te foutue droite !...”- avait été souillée par la craie d’un mur en pierre de taille, contre lequel il avait dû prendre appui, sur le trajet depuis Le Perchoir jusqu’aux Piaules de Belleville - “La folie ? Mère y court !”. Son chapeau mou, cambré à l’excès sur l’arrière de son crâne, lui donnait l’air… - “d’un âne, ouais; d’un benet, quoi”. La boucle de son pantalon, largement relâchée sur sa braguette à demi déboutonnée, lui fit remarquer qu’il avait fait une malencontreuse pause pipi, en s’arrosant copieusement le bas des jambes jusqu’à ses tennis basses, naguère blanches.
L’ouverture des portes de l’ascenseur mit fin à ce succint examen.
En pressant le bouton pour atteindre l’étage idoine, Robert Merle commanda mollement :
“- Septième ciel, siouplé. Pas avant, pas après. Merciche…”

Le lendemain matin, à huit heures précises, on tambourinait à la porte de sa turne.
Trois heures après son retour chaotique, Robert Merle n’en perçut nibe; si bien qu’un cliquetis dans la serrure s’en suivit, libérant l’accès au commissaire Henri Varlotta.
Tout récemment promu à la seconde brigade criminelle de Paris, l’homme, volontaire, tenace et appliqué, avait résolu de ne pas laisser sombrer son sous-officier dans son linge sale. Bien au contraire ! Il venait lui proposer de le suivre dans ses nouvelles attributions, persuadé, qu’il était, que c’était là une belle opportunité, pour son agent, de se refaire une santé.
Trois mois auparavant, le major Merle avait perdu son mentor, le fringant lieutenant Jacques Le Saulnier, dans une fusillade, pas loin d’ici, dans le parc de Belleville, au terme d’une échauffourée avec des petites frappes, venues des Mureaux en découdre avec celles dites du Belvédère, notoirement connues pour jouir d’un fructueux marché de drogues synthétiques.

Constatant l’état déplorable où se trouvait à présent son agent, vautré sur le ventre, les bras en croix, encore vêtu de sa parka, un seul pied déchaussé, le tout sur un lit pas défait, Varlotta sut bien quoi faire…

Quand, de son œil vaporeux, Robert Merle eut remis le visage de son supérieur penché sur lui, il bredouilla :
“- Oh, ben merde ! Le Père-Fouettard, dis donc ! Avez-vous passé un joyeux Noël-euh, m’sieu ?
“- Bien sûr que non, Robert, répliqua doucement Varlotta. Il fut aussi sinistre que le vôtre, vous le savez bien. Allons, venez Robert. Ecoutez-moi bien : les affaires reprennent…”

whirlpool

>la suite<
___

[précédent]


Pour embrasser tout le fil du feuilleton.


tiniak ©2021 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK


Le feuilleton développe à présent sa DEUXIÈME PARTIE
Intitulée 
"vintage stories", elle opère un retour sur les motivations des personnages, principalement autour de celles d'Anne-Sophie Grangier, mère du personnage central : Sophronyme. 

Le principe de publication demeure le même; il répond aux questions hebdomadaires posées par l'Atelier en question(s), proposé par AnnickSB (que je ne remercierai jamais assez pour cette intiative).

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Commentaires
M
Trop drôle ! :)
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  • Ma poLésie est une aporie animale et smirituelle que je vous offre de caresser, à l'impromptu. D'accord, j'ai la paronomase au bord de l'asyndète, mais je me soigne aux vers ! TANT QUE DURERA LA GUERRE !! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
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(manifeste poLétique

Poésie ! Poésie ! Tout naît en poLésie !

...le fleuve débitant sa musique immuable...

...le goûter qui mûrit au fond de mon cartable...

...le livre qui m'oublie et peuple mon chevet...

...la raison vacillant au détour d'un sonnet…

 

poLésie, mon pays, où n'est que poésie !

...la rue qui va son train vers l'Autre, à son endroit...

...la pierre de Caen nue, orangée par le soir...

...le balcon dégarni par un soudain hiver...

...au front de la mairie le trident délétère...

 

Poésie sans parti que d'être bonne amie

...me déflorant, tu m'aimes...

...et t'effeuillant, je sème...

...rien n'est plus indicible…

 

poLétiquement pris de fièvre inassouvie

...je te crie sur mon bras...

...tu t'écris sous mon pas...

...nous sommes l'Un Possible...

 

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