Berlignes
Berlin ! Berline ?
Berlin... Berlin ! L'an crescendo...
Chute le mur et ses parpaings de parano.
Au beau milieu d'un vaste écho
de cris, de chants, bruits de marteau,
sonne un Cello joué par Rostro !
Eh ! C'est-y pas beau, mon pélot ?
Ils entendent verdir Mao
pleurer sa fin la Gestapo
(qu'avait Stasi pour renouveau)
mais, à l'ombre des socialos
frottaient leurs maints, les capitaux
Berlin ? Berlin, un siècle après ?
On s'est fait trop mal au poignet
pour s'indigner, pour s'opposer... ?
L'argent viral s'est installé
(que Marx avait tant redouté)
sur Reeperbahn et ses quartiers
de folies chères, désormais.
L'un tend la main pour un denier
dans la ville des gratuités
quand l'autre étale un gros billet
pour s'offrir un autre minet
Berline... Berline ! Viens à moi
Manqué le quart de mon octroi
(membre de l'orchestre, tu vois ?)
trois heures que je joue, déjà,
devant cette gare au sang froid
pour m'offrir de lever le doigt
vers un Uber, sans foi ni loi.
Pourtant, je l'ai roulée, ma bosse !
sur tous les continents; leur growth*
doit rire de ma maigre noce !
Moi, j'ai rendu tous mes négoces
(l'aura pas fallu qu'on m'y force)
peut me châle d'y perdre un os
mais l'océan gronde, féroce !
Alors, je joue
- foin des marchés ! de mon archet en acajou
tiniak ©2021 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un atelier proposé par Aleksandra sur 'Bricabook' autour de ce visuel de @Jakub Arbet.
>* growth = croissance (tu l'en crois, sens ?) <