Du goût et des goûts, l’œuvre… au noir
On s’était déjà résignés à bouffer le Marcel. Mais bon. Sans trop se forcer, vu comment il nous lâchait des méga caisses à dégoûter une porcherie, le Marcel ! Et des caisses comme celles-là, dans un sous-marin en perdition au fond des Caraïbes, ça vous vaut tous les Zyklon B de la Seconde. Ah, ça ! Il s’y entendait le Marcel en prouts…
Après, il y avait eu l’Emile. Mais bon. Si ça se trouve, il aurait fini par nous la refiler, sa saleté de maladie, avant que d’hypothétiques secours viennent nous délivrer de là. Bon. On les a tout de même boulottés, l’Emile et son zona.
Si ma mémoire est bonne, ce fut le tour de Boris, ensuite. Le clairon. On aimait bien ses jeux de mots à la con. Mais bon. Bonne viande, Boris. Bonne viande.
Après, ben il ne resta plus que nous trois. Les autres carnes étant confinées dans le compartiment contaminé.
Rien n’avait été décidé quand vous êtes arrivés, en fait. On n’était plus trop pressés de se bouffer, en fait. On se laissait crever, tout doux.
Alors, quand vous m’avez ranimé, moi aussi ça m’a surpris de voir Albert (le petit Albert qu’amuse toujours la galerie, d’habitude), à genoux, les mains dans le ventre du commandant, les yeux exorbités et répétant avec un air de dégoût plutôt prononcé, hein ?
Répétant : “J’aime Pacha… J’aime Pacha… J’aime Pacha !”
tiniak ©2021 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Pour un Défi du samedi #664, ayant pour thème "Pacha".