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4 janvier 2021

Episode 13 - Zounia en carafe !

Treizième question : "Pourquoi criez-vous de la sorte ?" 
Voyez plutôt... et retrouvez les autres contributions à l'atelier FEUILLETON proposé par AnnickSB, PAR ICI !


Episode 13 - Zounia en carafe !

“- Major Ben Lemna…? Major…? Réveillez-vous, major. Major Ben Lemna ?”
De moins loin, plus trop loin, depuis la bordure de ses paupières, Zounia percevait cette voix, étrangère à son oreille, mais, soudain, très intelligible.
On l’appelait.
"- Pourquoi criez-vous de la sorte, major ? Il n'y a que vous et moi, ici; voyez-vous ?"
Quand elle ouvrit les yeux, bizarrement, la lumière crue lui piqua la gorge. Zounia prit une lente respiration. Elle cherchait à contrôler son inquiétude. Pour cela, il fallait se détendre.

“- A la bonne heure, major” lui disait à présent le visage inconnu, sur un ton qu’elle aurait reconnu entre mille : celui de l’autorité que confère un uniforme, quel qu’il fût. Un costume sobrement élégant y suffit. Comme celui-ci...

Les sens en alerte du major Ben Lemna prenaient la mesure de la situation.
Elle était assise, pas menottée (“...?”), dans une pièce ressemblant fort peu à une salle d’interrogatoire (“...!”). Son vis-à-vis portait un costard, donc un gradé. A quel niveau de responsabilité ? Pas au top, c’est sûr, puisqu’il était chargé de l’interroger.
Pas de faux miroir. Deux caméras sur pied. Pas de microphone visible. Dans le costard, donc ? En aller-retour à l’oreillette ? La marque des services secrets ? Mais lesquels ? De l’Intérieur ? “L’Etrangère” ? La Défense ? Europol… ?
“...‘vache, ça craint !” asséna son reptilien à la conscience de Zounia.
“Il est où mon ordi ?” réclamait son rachidien.

“- Bien, major. N’y allons pas par quatre chemins, il y en aurait même bien plus, à en juger par votre parcours dans la PJ... et ailleurs, déclara le quinqua très sûr de lui, malgré sa calvitie maladroitement contenue. Qu’alliez-vous faire sur la ligne Paris-Cherbourg, alors que vous êtes missionnée pour une enquête au sujet d’un crime constaté dans le district du IIème ?”
L’homme, ayant omis de préciser que l’arrondissement en question n’était ni lyonnais ni marseillais, suggérait implicitement qu’ils se trouvaient donc à Paris. A cette pensée, Zounia reprenait peu à peu le contrôle de sa respiration.
“De base !” s’encouragea-t-elle, sans mot dire.
“- Bonjour, monsieur. A qui ai-je le plaisir ? ironisa la jeune femme, cherchant à tempérer l’échange.
“- A une autorité supérieure à la vôtre, Major. Supérieure à celle de Varlotta, votre chef, supérieure au mien, et même... aux parlements, tout compte fait, répondit l’arrogante figure penchée sur elle.
“- Mais encore ? siffla Zounia.
“- Répondez, je vous prie, sans fioriture, cette fois” intima d’une voix tranchante, le type qui n’avait pas envie de plaisanter, d’accord. De négocier, non plus.
“- Pourquoi la ville de Caen et pour y voir qui ? assénait la voix impérieuse.
“- J’allais rendre visite à ma vieille mère, avança la jeune enquêtrice.”

L’orage qui se forma dans le regard de son interlocuteur dissuada Zounia de persister dans cette voie. Bien qu’en effet, le logement de sa mère - quartier de La Folie-Couvrechef à Caen, fût le seul pied-à-terre dont Zounia disposait dans la capitale normande.
“- C’est bon. J’allais à la pêche aux infos. C’est mon boulot, tenta d’affirmer l’agente Ben Lemna, pour grappiller du temps, et priant intérieurement que son pote Dee l’avait “tracée”.
“- Certes, mais auprès de qui ? Pour quoi ?” insistait le larbin de Va-Savoir-Qui.

A ce moment de leur négo’, Zounia opta pour une tactique frontale.
Elle balança sèchement “à l’autre brouzouf” :
“- Tu cherches quoi, en fait, mec ? Mes sources, c’est ça ? Ben, tu peux t’asseoir dessus, mon gars. Tu ne sais pas à qui tu as affaire”.
Puis elle reprit appui contre le dossier de sa chaise.
“- Je crache pas le morceau comme ça. Surtout pas à du fifrelin qui se la pète” pérora la jeune femme, de la braise dans sa voix glaciale.

Le type farfouilla un instant dans le dossier posé entre eux, sur la table qui les séparait. Puis, d’un regard acéré plongeant dans celui de Zounia - illisible, le sous-fifre égrena son texte :
“ - Major Zounia Ben Lemna, 29 ans. D’abord admise aux Cadets de la Gendarmerie, puis devenue Cadet de la République à sa majorité, s’est rapidement distinguée à la BEFTI en tant qu’élève-stagiaire de l’école de police. Et ce, par une démonstration ayant permis d’établir comment les réseaux du darknet constituaient le chaînon manquant aux enquêtes judiciaires, alors menées par la BRIF à l’encontre du grand banditisme et de ses connexions avec le monde de la finance, notamment.”
“...Oui, ça, et celui de l'entrepreneuriat de haut vol, commis en collusion avec certains marchés publics locaux, et quelques politiques d’Etat. Dont on aurait préféré alors, qu’elles ne fussent pas membres de l’ ONU” songea l’agente Ben Lemna, se remémorant le panier de crabes dans lequel elle avait osé donner un bon coup de pied, alors.
“- Alors… A l’époque déjà, jeune cadet Ben Lemna, vous avez donc folâtré dans le darknet. Y avez fait vos preuves pour le compte de la Financière. Ce dont fait état un rapport remis... 
“- …au ministère de la Défense, in fine. C’est là qu’on est, mon Loulou ? glapit Zounia.
“- …à son mandataire …de l’époque” continua l’autre gus, un rien embarrassé par le brutal raccourci que venait de lui opposer l’opiniâtre major Ben Lemna.

Toujours debout, tournant les pages de son dossier trapu, l’agent non-identifié (“mais déjà bien reniflé Europol, hein ?”) put reprendre son souffle, ainsi que le fil de son interrogatoire :
“- A l’audition du jugement administratif rendu à l’encontre de... qui vous savez fort bien, poursuivit-il, vous avez été sommée de vous consacrer à la formation des membres qui constituent aujourd’hui notre cellule AD (Against Dark), organe de la Défense européenne, désormais. Ceci fait, le compte que vous nous aviez alors transmis comme ID-source, disparaît quand vous intégrez l’équipe de Varlotta au sein de la 1ère DPJ…”
A cet instant, peut-être trop intensément concentré sur ses notes, le type sembla perdre de l’aplomb.

A cet instant, Zounia eut la certitude que leur entretien était enregistré. Sinon, comment expliquer tant de silences contrits, d’ellipses dans la démonstration et surtout, pourquoi ne pas nommer le ministre incriminé à l’époque ?
“CQFD, mon bon” gloussa pour elle-même, la fière Berbère.
Mais le gars revint à la charge :
“- Et donc… Dites-moi, major, pourquoi réactiver ce cryptext au cours d’une enquête parisienne visant le meurtre de Sir William Edern Tolhurst ? Commis à Paris, je le souligne. Et où vous savez, qui plus est… Pas gare Saint Lazare...”

“Oh, putain ! Là, chui mal…” capitulait intérieurement le major Ben Lemna, la goutte au front prête à perler.
“Ah, merde ! Et merde !” sonnaient, en tierces de la mineur, les cloches faisant écho à la pensée troublée de Zounia : la-do, mi-do...
Certain ancien élève avait manifestement dépassé son mentor. EU… AD...
La ligne de code perso, qu’elle avait peaufinée pour naviguer incognito dans le darknet, fonctionnait toujours, mais elle était “grillée”. Peut-être même l’avait-on laissée fonctionnelle à dessein. En vue de contrôler les agissements souterrains de l’agente Zounia Ben Lemna. Des fois que…

Et il avait suffit d’une fois.

pol21-f_cyber-Gtunnel

🤗--Consultez d'autres épisodes relatifs au personnage de Zounia
d'un clic sur ce visuel--🤗

***
>au suivant<
___

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tiniak ©2021 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK


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Il s'agit là d'une nouvelle et fort émoustillante stimulation à produire du récit que nous propose AnnickSB, sur son Atelier en question(S)...

J'y réponds volontiers, car l'exercice, consiste à réaliser un feuilleton au fur et à mesure de questions (im)posées, prévalant, l'une après l'autre, à chacun des chapitres; cela me pousse à sortir de ma "zone de confort" (mes poLèmes) pour explorer davantage ma "prose à hics".
Je prends un plaisir fou à écrire ce feuilleton.
J'espère qu'il rencontrera votre plaisir de lire.

 

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Commentaires
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ça se corse, comme disait l'autre innommable ;-)
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  • Ma poLésie est une aporie animale et smirituelle que je vous offre de caresser, à l'impromptu. D'accord, j'ai la paronomase au bord de l'asyndète, mais je me soigne aux vers ! TANT QUE DURERA LA GUERRE !! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
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(manifeste poLétique

Poésie ! Poésie ! Tout naît en poLésie !

...le fleuve débitant sa musique immuable...

...le goûter qui mûrit au fond de mon cartable...

...le livre qui m'oublie et peuple mon chevet...

...la raison vacillant au détour d'un sonnet…

 

poLésie, mon pays, où n'est que poésie !

...la rue qui va son train vers l'Autre, à son endroit...

...la pierre de Caen nue, orangée par le soir...

...le balcon dégarni par un soudain hiver...

...au front de la mairie le trident délétère...

 

Poésie sans parti que d'être bonne amie

...me déflorant, tu m'aimes...

...et t'effeuillant, je sème...

...rien n'est plus indicible…

 

poLétiquement pris de fièvre inassouvie

...je te crie sur mon bras...

...tu t'écris sous mon pas...

...nous sommes l'Un Possible...

 

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