Là, où le temps se fige
Charles-François Daubigny, La Neige (1873) - détail.
Là, où le temps se fige
a repris le frisson
parcourant le sillon
glissant jusqu’au vertige
Ah, tu m’as bien trompé
lente chorégraphie
ton calme dans la nuit
c’est du sucre glacé !
Noyant tous les contours d’une fraîche indolence
où viennent se confondre les champs aux nuées
pour une absolution qu’un fiel leur refusait
tu les auras blanchis par ta magnificence
Et même les chemins sont une mascarade
pour les gamins du bourg et ceux des métairies
les congères couvrant de piégeuses glissades
ils rient d’y voir chuter l’indigent, le nanti...
Immobile, une pie veille sur sa nichée
hâves et déplumés, battant leur noir fanal
disputent les corbeaux un cadavre animal
l’invective criarde et l’ergot acéré
Gnomes et farfadets, tapis sous ton manteau
fourbissent les méfaits qui vaudront pénitence
pour les pingres, les fats, arqués sur leur pitance
et dont mai pourrira le bois d’hiver… de trop !
Eh ! même les voisins s'en font, des embrassades
la gamine du bourg fantasmant des prairies
le garçon des labours, de frêles organdis...
Car l’hiver peut durer, soyons bons camarades !
tiniak ©2021 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour une (1ére) contribution au TABLEAU du SAMEDI, chez LilouSoleil.