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18 janvier 2021

Reste, Ô Mel' !

Melmoth2021

Mel’ regardait vaguement ces quelques yeux graisseux le narguer en flottant  à la surface de son bouillon dont le fumet peinait autant à rendre celui des rares os de poulet qui avaient baigné dans la marmite qu’à faire état de la fraîcheur des légumes sensés justifier son titre de ‘soupe du jardin’ selon la tablette du menu, posée sur le manteau de la cheminée saugrenue, à l’auberge où il s’était résigné à faire halte.

Toutes les morts à venir qui l’entouraient étaient soit bruyantes, soit éteintes avant l’heure, évidemment rustres, rurales, illettrées et nauséabondes. Laquelle de ces âmes serait bientôt damnées par sa seule présence ? Il se posait la question pour la forme; il n’avait aucune intention d’en infester aucune - trop maigres, promises à des calamités séculaires qui les cernaient déjà, comme la peste, le viol, le pilori dans le meilleur des cas. N’était ce moine, là, près de la porte...

Il sentait monter en lui la prochaine vague impétueuse du temps qui le jetterait sur le rivage d’une autre époque avec le même objet à tenir : maudire et promettre à l’enfer.

***

La fin de la guerre sonnait partout comme une fête; il savait qu’il n’en était rien, Ô combien ! Imma’ peut-être, se réjouirait-elle de cette ambiance. Mais il n’aura jamais voulu qu’elle le suive, alors… Elle n’était plus là depuis bien longtemps ! Depuis bien plus que les cent cinquante ans auxquels il avait souscrit, jeune et fou ! Ce fut le mieux qu’il aura pu jamais… ne pas faire : l’entraîner, Elle, dans son périple morbide, sombre comme la première caverne; surtout pas jusqu’à ces tavernes où des jeunesses enivrées se gorgeaient d’illusions mortes-nées - et bien profond ! malgré l’accordéon, le jazz et tous ces beaux gars disposés… à faire bientôt table rase... du "pas assez"...

Mel’ paya donc son “juste un dernier” cardinal et s’en fut porter plus avant, dans le temps (incertain pour d’autres), sa malédiction viscérale.

Aurait-il préféré le pal ou le camp de concentration…?

***

Son hôtel réputé désormais déserté par toute sa riche clientèle, Mel’ demeure là, son repas négligé à bout de bras (...à perte !), des feuillets sous le nez qui ne changeront rien à la situation… désastreuse et inerte… Il ne voit plus que cette île d’autrefois envahir cette table… Et, subitement interdit, se rassure : “ ...confinement… confinement… Oui ! Je l’ai bien compris, Mon Maître : tu me rabats les cons finis pour que j'en fasse le tri ultime; finalement... à ta place, gros dégueulasse ! “

“ Mais moi, j’en aurai fini quand, dis ?
...T’ai quand même livré Gandhi…”

 

brica2021-B392_resto-van-Zyl

tiniak ©2021 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour une contrib' au thème proposé par Aleksandra
n°392 sur 
'Plume de poète (et ses défis)'...

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Commentaires
M
Evidemment "Melmoth..." ! C'est à se demander lequel de vous tient l'autre par le bout du nez, depuis le temps !<br /> <br /> Sinon, osé le 1er § en une phrase; mais j'ai saisi l'allusion à "La Recherche du Temps...". J'ai bon, fiston ?<br /> <br /> Des bises.
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  • Ma poLésie est une aporie animale et smirituelle que je vous offre de caresser, à l'impromptu. D'accord, j'ai la paronomase au bord de l'asyndète, mais je me soigne aux vers ! TANT QUE DURERA LA GUERRE !! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ ! ⓁⓄⓋⒺ !
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(manifeste poLétique

Poésie ! Poésie ! Tout naît en poLésie !

...le fleuve débitant sa musique immuable...

...le goûter qui mûrit au fond de mon cartable...

...le livre qui m'oublie et peuple mon chevet...

...la raison vacillant au détour d'un sonnet…

 

poLésie, mon pays, où n'est que poésie !

...la rue qui va son train vers l'Autre, à son endroit...

...la pierre de Caen nue, orangée par le soir...

...le balcon dégarni par un soudain hiver...

...au front de la mairie le trident délétère...

 

Poésie sans parti que d'être bonne amie

...me déflorant, tu m'aimes...

...et t'effeuillant, je sème...

...rien n'est plus indicible…

 

poLétiquement pris de fièvre inassouvie

...je te crie sur mon bras...

...tu t'écris sous mon pas...

...nous sommes l'Un Possible...

 

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