épiphanie
infesting Always exploding Never*
Et quand il ne restera plus
que toi, la nuit et la musique
pris dans le sentiment intense
surhumainement organique
d'aller au-devant de l'Immense
nous saurons nous connaître, nus
Parce que demain, c'est du rêve
peint aux couleurs de nos histoires
l'Aujourd'hui peine en son couloir
à formuler, en désir pur
le bien-fondé de sa gageure
et ne sait plaider qu'une trève
Il traîne un peu la patte, Hier
mains dans le dos, l'orage au front
plus cendreux qu'un faible mourron
incapable de rien défaire
des heurts, des pleurs ni des chansons
Peut-Être patiente alentour
bruissant de souffles, de murmures
par les façades, les toitures
l'eau qui ruissèle dans la cour
touchant d'harmoniques fêlures
Hiver, lui, va son contrepoint
sur notre partition de l'heure
n'ayant cure de notre ardeur
à partager le pain, le foin
Ah, mais voici notre Nocturne !
Fêtons-en l'œuvre et l'art nouveaux
Affirmons là notre Credo :
"Nul billet pour nulle docte urne !"
N'est-ce pas que nous sommes nus ?
Demain n'est pas; Hier n'est plus
et l'Aujourd'hui n'est que l'instant
Il pleut des notes, tant et plus
que le boulevard n'y peut mais...
qu'explosent Toujours et Jamais !
Et voilà ! Il ne reste rien
que toi, la nuit et son refrain
*paraphrasant W. H. Auden
tiniak ©2021 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK